Jean Baudrillard
Jean Baudrillard
(Geb. 1929 in Reims, gest. 2007 in Paris)
Thomas Bernhard. Warum diese Begeisterung für eine weichliche Blasphemie, ganz gemäß der Erschlaffung der Zeit? Auch sein Hass auf Österreich ist dem Land angemessen – provinziell. Seine boshafte Parodie auf die Preisverleihung (Wittgenstein) ist ebenso schwerfällig wie die Preisverleihung selbst. Sein Erfolg kommt daher, dass er schamlos alle Eigenschaften seiner Zeit teilt, einschließlich der gemeinen Komplizenschaft mit dem Objekt, das man kritisiert oder parodiert.
Sein Geschrei? Armer Büchner, armer Beckett, armer Joyce, armer Genet! Messen Sie die außerordentliche Selbstgefälligkeit dieses heiligen Thomas in seinem Geschrei nach österreichischer Art, dem Philistergeschrei. Das Geschrei des listigen Totengräbers in einer Aasfresser-Oper.
Sein Exil? Er ist überhaupt nicht im Exil seiner Gesellschaft. Er ist der typische Verleugner und Ankläger vom Dienst einer fetten Gesellschaft, aus der er die zähe Energie saugt, um sie zu einem gewöhnlichen Geschrei zu destillieren – das Vaudeville des Zorns und des Hasses. In ihm steckt etwas vom Boulevardtheater und von Sacha Guitry. In ihm steckt schlicht und einfach ein Schwindler. Und natürlich ist die Begeisterung seiner Bewunderer Teil des Schwindels.
Jean Baudrillard: Fragments. Cool Memories III, 1991-1995, Paris: Galilée 1995, S. 33 (Übers. J. W.).
Zitat im Original
»Thomas Bernhardt [!]. Pourquoi cet engouement pour une blasphémation molle, tout à fait à la mesure de la déflation molle de l’époque? Sa haine de l’Autriche est elle aussi à la mesure du pays – provinciale. Sa parodie méchante de la remise des prix (Wittgenstein) est aussi lourde que la cérémonie elle-même. Son succès vient de ce qu’il partage sans vergogne toutes les caractéristiques de son époque, dont la complicité vulgaire avec l’objet qu’on dénonce ou qu’on parodie.
Son cri? Pauvre Büchner, pauvre Beckett, pauvre Joyce, pauvre Genêt! Mesurez l’extraordinaire complaisance de ce saint Thomas dans le cri à l’autrichienne, dans le cri du Philistin. Le cri du fossoyeur rusé dans un opéra nécrophage.
Son exil? Il n’est pas du tout en exil de sa société. Il est typiquement le dénégateur et imprécateur de service d’une société grasse dont il suce l’énergie lourde pour la distiller dans un cri conventionnel – le vaudeville de la colère et de la haine. Il y a quelque chose en lui du théâtre de Boulevard et de Sacha Guitry. Il y a en lui tout simplement un imposteur. Et bien sûr l’engouement des adorateurs fait partie de l’imposture.« (Baudrillard 1995: 33)